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Dans le cadre du programme « Action internationale », la Mission pour les Initiatives Transverses et Interdisciplinaires (MITI) du CNRS a récompensé le projet de recherche Devenir député en Afrique : sociologie politique comparée des rôles et du travail des députés proposé par Emmanuelle Bouilly, Professeure à l’université de Lille et membre du laboratoire CERAPS. Est ainsi ouvert à candidature un contrat doctoral de 36 mois, pour un/e titulaire d’un master recherche en science politique (secondairement en sociologie politique ou en anthropologie politique), afin de conduire une recherche doctorale en science politique sur le thème identifié.
Description du sujet de thèse
Que sait-on des Parlements en Afrique en dehors de leur image souvent dépréciée ? Objet canonique de la science politique et institution centrale de la démocratie représentative, les politistes spécialistes du continent africain s’y sont étonnamment peu intéressés (Ambasa et al. 2022, Mède et Perez 2022). Lorsque c’est le cas, les Parlements africains sont le plus souvent envisagés comme une variable explicative des processus de démocratisation ou de « faillite » des régimes, ou bien encore comme un indicateur de la « performance institutionnelle ». Contrairement à la riche littérature disponible sur d’autres espaces géographiques (Rozenberg et Thiers 2018, Martin et al. 2014, Crewe et al. 2022), et à de rares exceptions (Boutaleb et Ferrié 2008, Mattes et Mozaffar 2011, Mède et Perez 2022, et la riche littérature sur les quotas de genre, Bauer 2012), les travaux existants ont peu investigué l’étude des acteurs parlementaires, leurs profils et leurs pratiques, singulièrement en Afrique francophone
C’est pourquoi, le/la candidat/e devra proposer un projet de thèse permettant de répondre à cette lacune. Le projet soumis devra analyser la profession politique sous l’angle des rôles parlementaires et du travail politique. Il s’agira d’interroger la manière dont les députés africain/es définissent leur(s) rôle(s), l’investissent, l’accomplissent au concret. En un mot, en quoi consiste la fonction parlementaire et comment est-elle progressivement endossée et exécutée ? Répondre à cette question nécessitera d’étudier empiriquement des députés, leurs pratiques, en prêtant attention à leurs profils, aux configurations historiques et politiques, aux règles institutionnelles et informelles – variables au fil du temps – ainsi qu’aux conditions matérielles, avec lesquels elles et ils composent.
En outre, le projet de thèse soumis portera exclusivement sur des députés, siégeant et/ou anciennement élus, du Sénégal et/ou de la Côte d’Ivoire. Une démarche comparative – dans le temps ou dans l’espace – serait ici appréciée, sans être obligatoire. Des enquêtes de terrain et des séjours de recherche sont en revanche à programmer.
Cette recherche doctorale sera l’occasion de discuter et de contribuer aux études parlementaires, à la sociologie politique (comparée), à la sociologie des institutions et à la sociologie du travail, en Afrique comme ailleurs.
Pour ce faire, le/la candidat/e devra soumettre un projet de thèse comptant 20 000 signes (espace inclus et hors bibliographie) détaillant de manière précise et selon ses propres intérêts de recherche : la question de recherche, l’inscription dans la littérature, les hypothèses de recherche, la ou les méthodes envisagée(s), le cas échant l’échantillonnage, un rétroplanning mentionnant notamment clairement les séjours d’enquête.